Bonjour à tou.tes.s!
Nous avons démarré un potager cette année, et la première question que l’on se pose c’est… euh comment on démarre en fait?
Tout débute avec un papier et un crayon, avec la création d’un plan. Comment?
1. L’espace et l’emplacement

Déterminez de quel espace vous disposez, et où vous voulez mettre vos futurs légumes. Un petit conseil si possible, ne prévoyez pas tout au même endroit: variez pour profiter des différentes expositions au soleil et si vous en avez l’espace, de différents sols. Ainsi, vous verrez d’années en années ce qui pousse le mieux et où, afin d’optimiser vos récoltes.
Couchez sur le papier ou un ordinateur le plan de la / des surfaces disponibles, et calculez-en grossièrement la surface en m2.
Pour vous aider, vous pouvez regarder votre terrain du dessus avec le site gouvernemental du cadastre, ou google maps. Si vous avez un drône je pense que la tache doit être enormément facilitée.
La première étape est terminée, vous voilà avec un plan vide 😊

Que mettre? Quelle quantité?
Déterminez maintenant ce que vous allez planter. Considérez:
- Les légumes feuilles (voir calendrier des semis)
- Les légumes racines (voir calendrier des semis)
- Les légumes fruits (voir calendrier des semis)
- Les fleurs comestibles (voir calendrier des semis)
En permaculture, on va aussi penser à (zone 4 et 5):
- Les arbres fruitiers (à planter ou replanter en automne, aux alentours de la Ste Catherine)
- Les arbustes fruitiers (de même, planter en automne)
- Les fleurs et arbustes mellifères (fleurs: plutôt au printemps; arbustes en automne)
- Des points d’eau (même très petits)
En sachant que pour chaque variété de légumes, il faut connaitre environ combien de plants permettent de faire subsister vôtre foyer. Ceci varie selon les habitudes, selon si on fait des conserves ou non, mais voici ce que j’ai pour ma famille (4 pers.):

Plantez les légumes que vous avez l’habitude de consommer, afin d’éviter le gâchis. Si vous voulez faire un test, n’en mettez pas trop la première année.
Voilà, vous avez déjà une pré-liste de légumes, et un plan mis à jour avec le point d’eau, les arbres, les buissons… Le plus dur reste à faire!
3. Ai-je la place pour tout ça?

Une fois déterminé les légumes que vous souhaitez planter, vérifiez pour chaque espece de quel espace le plan a besoin pour se développer correctement. Les carottes, betteraves, navets, échallotes, ail, oignons, radis, panais etc peuvent se planter en rangs, pour certains (les radis) il faut prévoir des rangs vides pour replanter tous les 15 jours.
Globalement, il est bon de prévoir des espaces « carrés » de plantation de 1,7m à 2,5m, entourés d’allées de 50cm de large. Ceci facilitera la plantation et l’entretien.
Les courges ont besoin d’un mètre dans toutes les directions autours d’elles, tandis que les tomates, poivrons, aubergines peuvent être plantées tous les 70cm par exemple. Pensez à mettre vos plants en quinconce d’un rang sur l’autre pour gagner de l’espace.
Pensez aussi aux saisons et au temps que mettent les plants à pousser. Par exemple, les tomates mettent longtemps à grandir et donnent longtemps, alors que les haricots, épinards, laitues ont une pousse rapide.
Une fois ceci déterminé, vous devriez obtenir la liste de tout ce que vous pouvez planter en fonction des m2 dont vous disposez.

4. L’environnement va-t-il favoriser la pousse?
Une bonne méthode consiste evidemment à essayer, planter des trucs et voir si ça pousse, si oui, recommencer l’année d’apres et si non: changer d’endroit.
En attendant, vous pouvez aussi vérifier habilement trois composantes clés:
- Regarder l’ensolleillement
- Tester le type de sol en plusieurs endroits
- Tester le ph du sol en plusieurs endroits
Puis adapter ce que vous allez planter en fonction de vos découvertes.
L’ensoleillement
En général c’est en hiver qu’on prépare son potager, et en printemps/été que l’ensoleillement est clé pour favoriser ou non la pousse. C’est pas pareil: il y a plus d’heures de soleil, plus haut dans le ciel en son point culminant en juin que mi-décembre. Ceci étant dit, regardez où sont situés les obstacles, les zones d’ombres et les arbres, et tenez-en compte.
Les aubergines, les melons, les piments et poivrons, les tomates demandent beaucoup de soleil. À l’inverse, les panais, patates, les salades, poireaux, oignons et échalottes, betterave et choux se portent très bien à l’ombre.
Le type de sol
Pour savoir si vôtre sol est plutôt sableux, argileux ou humifère, on peut effectuer le test suivant:
- Prenez autant de bocaux ou pots de confiture vides que vous avez d’échantillons de sol à tester (selon si la surface est grande, s’il y a des pins ou sapins, si les adventices qui poussent sont très différentes d’un endroit à un autre…).

- Mettez chaque échantillon dans un bocal, ajouter environ autant d’eau en volume. Marquez vos bocaux (croyez-moi, sinon on risque d’oublier qui est qui 😊)

- Refermez les bocaux, agitez-les une bonne minute
- Laissez reposer jusqu’à ce que l’eau qui surnage soit claire.
Le résultat dépend de comment les sédiments se sont déposé dans chaque bocal. Vous aurez 4 phases, de bas en haut: la phase argileuse, la phase humifère, la phase sableuse et l’eau. Le type de sol dépend de la prépondérance de chaque phase en comparaison aux autres.

Les sols argileux conviennent aux tomates, aubergines, choux, épinards, haricots; les sols humifères favorisent les concombres, courges, melons, poivrons et piments; alors qu’un sol sableux est préférable pour les ails, carottes, radis, mâche, navets, patates, panais…
Le pH
Quand vos bocaux sont frais (pas après quelques jours de décomposition de la matière qu’ils contiennent…) vous pouvez les utiliser pour tester le ph avec du papier pH: remuez et trempez simplement un petit morceau de papier dans la bouillasse.


Les courges, courgettes, piments, poivrons se plairont dans un sol plutôt acide, tandis que les laitues, poireaux, radis et tomates apprécieront un sol calcaire.

Une fois ces trois paramètres en tête, vous pouvez définir les différentes zones de vôtre potager, et les associer à la liste de légumes choisis plus haut. On est proches du placement final!
5. Qui s’entend bien avec qui?
La dernière étape pour avoir le plan final, consiste à considérer les plantes « amies »: celles qui vont se compléter dans les nutriments qu’elles piochent au sol sans se gêner, celles qui vont attirer les bons insectes et autres organismes pour l’autre et celles qui repousseront les pestes auxquelles l’autre est sensibles.
Petit conseil: selon les légumes que voaurez choisi, lisez sur internet, dans des livres, les associations qui vont bien. Par exemple, la tomate, le basilic et les oeuillets d’Inde… Il en existe des milliers. Et surtout: testez. Continuez ce qui fonctionne, laissez tomber ce qui ne donne pas de résultat.
Considérez aussi le type de légumes: haut, grimpant, racine? Un légume racine peut être planté tout prêt d’un légume / une fleur avec une grande tige, sur lequel s’enroulerait un légume grimpant, par exemple.
Sur vôtre plan de l’étape 1, placez un à un les légumes de vôtre liste en gardant ceci à l’esprit.

Et voilà, vous avez déterminé le placement final! Bravo 🤗🤗
Alors, vous plantez quoi cette année?
Si l’article te plait, met un petit pouce vers le haut pour m’encourager à continuer!
© Aurélie Bregeon – 2022
Une réflexion sur “Faire son plan de potager”