Je suis dépendante au café. J’en prends chaque matin depuis que j’ai 15 ans à peu près, ma mère voulait balancer son vieux percolateur et pour une raison que je ne parviens pas à retrouver dans les méandres de ma mémoire, je m’y suis opposée. Ma mère m’a alors dit: « Si je le garde, tu l’utiliseras? Je n’ai pas envie de garder une vieille machine inutile. » et j’ai répondu avec toute la conviction de l’ado qui ne sait pas dans quoi elle s’engage: « oui, évedemment! ».
Depuis, chaque matin je prends mon café. Au début je le sucrais, j’adorais ça. Et petit à petit j’ai commencé a le prendre noir, juste un café. Les gens me regardaient bizarrement quand j’allais chez eux et qu’ils me demandaient « tu prends quoi au petit dèj? » « juste du café. ». Ils me regardaient de traviole, j’avoue que j’adorais ça, aussi.
Je pense avoir petit à petit assimilé l’idée de mon café matinal avec un esprit rebel.
J’ai eu ma periode ou il me le fallait le plus fort possible, et puis celle, avec le boulot, ou il m’en fallait juste 5.
Et puis j’ai essayé de reduire et d’arrêter plusieurs fois, de façon plus ou moins sérieuse… et je n’y arrive pas.
Le premier bloqueur, c’est que j’adore toujours ça. Quand je n’ai pas de café un jour ça me manque, j’y pense, je me dis que je n’ai pas eu mon petit plaisir de la journée et mon bien-être est impacté.
Le second bloqueur, même quand j’arrive à me dire qu’un sommeil de qualité ou un tempéremment plus calme ou des dents plus blanches valent bien mieux qu’une tasse de café… ce sont les migraines. Parce que oui, j’ai toujours été plus ou moins migraineuse.
Depuis que je suis assez agée pour être réglée, j’ai des migraines… pas souvent mais de temps en temps. Celles où tu commences par voir un point noir ou flou dans ton champ de vision, et qui reste… et au bout de quelques minutes le couperet tombe et c’est l’explosion de douleur dans le crâne.
Le café a considérablement reduit ces migraines, il est vrai c’est à lui que j’attribue cet exploit alors que je n’en ai pas la moindre idée. En revanche dès que je passe deux-trois jours sans… c’est le retour puissance 10.
Le plus longtemps que j’aie reussi à tenir, c’est 3 semaines de migraines (3 semaines sans café) en me disant que ça allait bien finir pas se terminer cette histoire… et puis j’ai craqué. Au bout de 2 semaines j’ai commencé a prendre du paracetamol, puis je me suis dit que c’etait pas plus sain. J’ai repris.
Je n’ai jamais réussi à reduire, puis prendre 1 jour sur 2, puis 1 sur 3… je suis de la trempe « tout ou rien ». Soit j’arrête, soit j’en prend, mais si j’en prends l’habitude prends le dessus et c’est quotidien. De toutes façons j’en ai déjà pris un hier, quel mal il y a à en reprendre aujourd’hui?
Et voilà ou j’en suis.
Mon esprit « rebel » de buveuse de café se sent dépendant et privé de sa liberté de ne pas pouvoir en boire sans en payer les conséquences.
J’aimerais être globalement plus calme, j’ai aussi beaucoup d’insomnies… et je sais que le café joue sûrement un rôle. Et j’aime pas avoir les dents jaunes ni la vieille haleine de café (beark).
Et puis zut, être dépendante a une boisson qui nous vient de l’autre côté du globe c’est loin d’être en ligne avec mes valeurs.
Me voilà prête à arrêter… mais oui mais voilà, il y a les migraines.
Et donc j’ai fais des recherches. La caféine induirait des migraines quand on arrête d’en consommer, parce qu’elle agirait sur les recepteurs d’adénosine dans le cerveau. On construit de plus en plus de recepteurs, la caféine masque le tout et quand elle n’est plus là, l’adénosine revient en force se caler dans les recepteurs fabriqués en excès et c’est le drame… Alors en creusant bien (et je veux pas de patch de caféine…) j’ai découvert le maté.
Et ouai meuf, le maté. Hajimé, maté comme dirait l’autre.
Le maté est un genre de thé, qui nous vient d’amérique du sud (oui ça peut pas être parfait non plus…) et qui contient de la caféine, bien que moins que le café, mais bien plus que le thé. Mais apparemment il n’en faudrait pas tant que ça pour contrer les migraines… et donc j’ai décidé que cette super boisson va me servir de transition.
Je serais à zero café par jour, j’aurais ma dose de caféine pour tenir la migraine à distance… Et je pourrais tranquillement diminuer sans me dire que en vrai j’en prends toujours donc la transition n’est pas vraiment faite donc à quoi bon (et pourquoi pas un de plus?).
Les 3 premiers jours
Les trois premiers jours, j’avoue j’étais HS. Rétamée. Il faut dire que c’était aussi le début de mes vacances, et ça s’accompagne souvent d’une grosse fatigue… donc je ne blâme pas totalement le manque de café.
Ma digestion était tout ce qu’il y a de plus normal. Je n’ai pas non plus ressenti de changement d’humeur particulier. je n’ai PAS EU UNE SEULE MIGRAINE.
Mon sommeil en revanche s’est transformé. J’arrivais mieux à m’endormir le soir, mieux à me rendormir en cas de réveil nocturne et globalement je me sentais mieux la matin.
Ma stratégie a été globalement de replacer l’envie de boire un petit kawa, si elle se pointe la bouche en coeur, avec un thé vert si c’est le matin / une tisane si c’est apres manger. Ça a très bien fonctionné.
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